L'exposition du Progrès Social



L'exposition du Progrès Social était un projet du maire de Roubaix Jean-Baptiste Lebas et du maire de Lille Roger Salengro, celui-ci était déjà mort quand l'exposition pris forme. Prévue initialement en 1938, elle se déroulera finalement à partir du mois de mai 1939. Elle sera stoppée par la déclaration de la deuxième guerre mondiale, et fermera donc ses portes bien avant le mois d'octobre.



Inaugurée le 14 mai 1939, elle recevra la visite le 4 juin du Président de la République Albert Lebrun. La guerre éclate le 3 septembre 1939 alors que l'exposition n'est pas terminée. 


L’exposition du Progrès Social en 1939 s’est ouverte dans un climat difficile, quelques semaines avant le début de la seconde guerre mondiale. 

Internationale, elle accueille en son sein les pavillons de la Belgique, du Luxembourg, des Pays-Bas et aussi de l’Allemagne. 

Sorte d’exposition internationale en modèle réduit, elle a comme ambition d’ériger en modèle la politique de reconstruction des régions dévastées du nord et de l’est, menée par la France.


Un vaste programme de constructions sociales et sportives est prévu par les organisateurs : une piscine et un stade s’ajoutent aux pavillons classiques d’exposition et au lunapark.



Cette exposition marque la renaissance des départements français particulièrement meurtris par la dernière guerre. Ils se nomment Nord, Aisne, Ardennes, Seine-et-Marne, Vosges, Oise, Marne, Haut-Rhin, Somme, Moselle, Pas-de-Calais, Bas-Rhin, Meurthe et Moselle. Nous ne saurions mieux faire pour la décrire et en dégager toute la portée, que de citer le discours du président Albert Lebrun qui la visita officiellement le 4 juin .

" Exposition du Progrès social ", quel beau titre ! Quelle noble ambition il révèle, mais aussi quel vaste programme il sous-entend ! Il appartenait aux populations du Nord et de l'Est, si souvent et si cruellement meurtries, au cours des siècles d'où leur est né un si puissant dynamise, de le tenter. Elles  y ont pleinement réussi.

Voici tour à tour le pavillon du Nord au style flamand discrètement modernisé, la colonie scolaire de vacances du Pas-de-Calais, la ferme picarde, le musée de la terre de l'Oise, le foyer social de l'Aisne, le castel de L'Ile-de-France, le cellier champenois, la maison forestière des Ardennes, le foyer communal meusien, la maison lorraine qui me rappelle mon département de Meurthe-et-Moselle, le foyer du soldat messin, inspiré de la vieille porte des Allemands, l'école de plein air du Bas-Rhin avec son toit et son pignon alsaciens, le centre du tourisme et de thermalisme vosgiens, L'hôtellerie de la Haute-Alsace, évocation fidèle et loyale de ces terres qui de la mer aux Vosges, pour reprendre une expression célèbre, assurent à la France sur ses frontières du Nord-Est une couronne de beauté et de richesse.

Au cœur même de l'exposition nous voyons défiler devant nous les merveilles de la science moderne appliquée à l'industrie. C'est dans le Grand Palais tout ce qui concerne le travail, le tourisme, les transports et aussi les sciences, les lettres et les arts. C'est le Centre rural avec son marché riche des produits de votre terre, sa mairie, son école, son église, sa ferme modèle. Ce sont les plus récentes découvertes de la radiophonie et de la télévision, en un mot, tous ces pavillon où est présenté avec art ce, que depuis 20 ans, l'homme a imaginé pour améliorer son sort de l'enfance à la vieillesse, étendre le champ de sa connaissance, élever son esprit.

L’exposition est jumelée avec la 59e fête fédérale de l’Union des Sociétés de Gymnastique de France.


Tout dans l’exposition doit concourir à montrer la cohérence des projets sociaux : s’appuyant sur le progrès technique le plus moderne - on teste la télévision - , les autorités du nord de la France ont développé une politique d’assainissement, de logement social et d’équipements collectifs. Un monde nouveau est en train de naître dans lequel le sport s’inscrit dans une longue tradition de divertissements populaires.
       
Une série de cartes postales a été éditée par H. Chipault à Boulogne sur Seine. Les photographies sont en noir et blanc et à bords dentelés. Elles ont aussi été rassemblées dans des albums de 10 cartes. Ci-dessous l'album n°4.



Expo-39, le journal de l’exposition du progrès social affirme que «  l’une des plus belles réussites : c’est le centre régional de Roubaix (…) Les pavillons des départements du Nord et de l’Est, coquets et gracieux, principaux sujets d’une admirable décoration, transforment le parc Barbieux en un jardin de rêve. »

Les réalisations des habitations à bon marché roubaisiennes figurent en bonne place. Il est question du Nouveau Roubaix. Le pavillon montre comment concilier confort, hygiène et embellissement. Il est aussi question d’un concours organisé entre les différentes sociétés et offices HBM des quatorze départements du Nord et de l’Est afin de pouvoir déterminer quelles sont les constructions qui répondent le mieux aux conditions demandées, c’est-à-dire très souvent les plus avantageuses en rapport qualité-prix. Les meilleurs projets seraient réalisés sur place.

La guerre allait néanmoins interrompre pour cinq ans cette recherche de la modernité urbaine, entreprise avec plus ou moins de réussite à Roubaix comme ailleurs en France.


Le Comité de l'Exposition du Progrès Social



Cette photographie prise à la Préfecture du Nord, en 1938, montre le Préfet, entouré des Présidents du Comité de L'Exposition, du Comité de la Loterie des Régions Libérées et d'une délégation de ces Organisations, venus lui apporter le premier bon. La période des travaux préparatoires est terminée et l'émission des bons à lots est officiellement ouverte. De gauche à droite : MM. Hannequin, Morand, Edouard Rasson, le Professeur Lambert, Fernand Charles Préfet du Nord, Franchomme, Blanc Trésorier Payeur Général du Nord, Alphonse Motte et Louis Broders.



Les pavillons à l'exposition de Lille et Roubaix en 1939



La ville de Lille accueillait, à proximité de la gare, les stands des pays étrangers et la ville de Roubaix, dans l'enceinte du Parc Barbieux, recevait elle les pavillons des provinces françaises.